"Les mêmes ailes pour tous"
Depuis de nombreuses années le Centre Aéronautique de Beynes s'efforce de rendre le pilotage des planeurs accessible au plus grand nombre et donc aux handicapés.
En 1993 l'association a effectué des travaux d'adaptation des accès aux bâtiments et sanitaires.
En 2002, c'est un planeur biplace servant à l'école de pilotage qui a été modifié et équipé d'une commande manuelle intégrale, le "malonnier".
Le malonnier est un dispositif permettant aux personnes handicapées des jambes d'agir manuellement sur une des commandes de vol habituellement contrôlée par les pieds (la gouverne de direction).
Les personnes handicapées des jambes peuvent ainsi être formées puis lâchées sur planeur comme tous les autres élèves pilotes.
L'ensemble de nos planeurs n'est pas équipé du malonnier dont l'installation constitue une modification majeure et complexe pour le planeur. Or, la mobilisation d'un planeur de débutant par un pilote devenant confirmé limite les capacités de l'association à former de nouveaux pilotes handicapés ou mêmes, valides.
Le CAB a donc décidé en 2008 d'équiper de malonnier un planeur monoplace de type "Pégase".
Comme le dispositif à adapter sur la machine n'est pas disponible sur le marché, le responsable de la maintenance et un groupe de bénévoles ont conçu un malonnier qui sera fabriqué et certifié avant la fin de l'année 2011, après trois années de travail !
Dans le domaine du Vol à voile l'apprentissage ne se limite pas au pilotage et à la capacité à exploiter les conditions météorologiques à proximité de l'aérodrome de départ.
En effet, l'objectif visé par les pilotes est de réaliser des vols, le plus souvent en circuits fermés, s'éloignant de quelques kilomètres à plusieurs centaines de kilomètres du point de départ, faisant ainsi appel aux connaissances de pilotage et de météorologie ainsi qu'au jugement et à la prise de décision.
Pour cette deuxième phase d'apprentissage le CAB ne dispose pas de matériel adapté aux pilotes handicapés qui sont donc limités dans leur progression.
Pour qu'aucun obstacle ne puisse entraver la progression normale d'un pilote handicapé au sein de l'association, le CAB a initié le projet "Les mêmes ailes pour tous" afin que, tout pilote handicapé des jambes puisse enfin, comme tout autre pilote valide :
- apprendre à piloter et voler seul à bord,
- utiliser les moyens communs de formation annexes (simulateur de vol),
- piloter un planeur monoplace,
- apprendre à voler sur "la campagne",
- apprendre à voler sur la montagne en participant aux stages organisés par l'association,
- accéder éventuellement à la compétition,
- devenir instructeur,
Pour ce qui est de l'équipement, seule l'acquisition d'un planeur biplace de performance équipé d'un malonnier aux deux places reste à réaliser puisque même le simulateur de vol en cours d'achèvement (par les bénévoles du club) est équipé du malonnier, ce qui est une première en France.
L'ambition du CAB est de devenir d'ici à 2013 le centre de référence pour l'apprentissage et le perfectionnement au pilotage pour les handicapés sur la moitié Nord de la France.
Détail du projet:
Volet formation
Permettre à un pilote handicapé (Antoine Motillon) de devenir le premier instructeur formé ab initio en France. Cette formation lui permettra de former aussi bien les personnes valides que les personnes handicapées. À terme cette formation peut déboucher sur un projet professionnel.
Volet sportif
Aujourd’hui les pilotes handicapés n’ont à leur disposition que des machines conçues pour la formation de début.
Le vol à voile est une discipline sportive dans laquelle les pilotes handicapés ont exactement les mêmes chances de réussir en compétition que les pilotes valides.
Le choix d’une machine biplace performante permettra aussi bien l’accès aux compétitions jusqu’au niveau national (la FFVV a créé un championnat de France Biplaces) que l’entrainement et la réussite de grands vols.
Volet social
Redonner une activité à des personnes qui ont eu un accident de la vie. Retrouver l’estime de soi.
Parce qu’il nous permet de découvrir ce qu’il y a de meilleur en nous, le vol à voile permet à des personnes handicapées de se re-motiver par une activité de groupe, de socialisation.
Il n’est pas nécessaire de devenir pilote ni un champion. Le but recherché est de dépasser son handicap, vivre un moment extraordinaire, et de (ré) apprendre à faire confiance à une personne inconnue (le pilote en l’occurrence).
Volet communication
Ce projet "les mêmes ailes pour tous" est l’occasion de mettre en lumière nos particularités et de valoriser nos actions passées et à venir.
Les objectifs de ce plan sont à ce jour :
- Faire savoir aux publics handicapés qu’il existe un lieu de pratique et d’entrainement adapté en Ile de France
- Accroitre la notoriété du Centre Aéronautique de Beynes
Nous prévoyons de recourir aux médias traditionnels, à Internet et aux réseaux sociaux.
Les actions
la formation professionnelle
En septembre 2011 Antoine Motillon est devenu le premier pilote handicapé de France à être qualifié instructeur avec la capacité de former aussi bien les pilotes valides que handicapés.
Débouché : la création d’un emploi pour un instructeur handicapé, dans le cadre de la réinsertion des personnes à mobilité réduite.
Redonner une activité à des personnes accidentées
En partenariat avec l’hôpital de Garches, nous avons accueilli en juin 2011, 6 personnes accidentées, sortant de l'hôpital et susceptibles de devenir pilote. A terme, nous partagerons cette expérience pour les former au pilotage et tenter une spécialisation pour accueillir une population de pilotes accidentés.
Par les publics que nous allons accueillir dans le cadre de cette action, la finalité est d’amener les bénéficiaires à une pratique régulière et donc augmenter le nombre de licences fédérales.
Pour réaliser ce projet, l’acquisition d’un planeur biplace moderne équipé d’une commande intégrale manuelle et d’un moteur d’appoint est nécessaire.
Le rôle du moteur d’appoint est d’éviter à un équipage handicapé les inconvénients traditionnels de l’atterrissage en campagne. Il n’est pas destiné à procéder au décollage de l’aéronef, mais il a juste la puissance nécessaire pour maintenir la machine en vol et ramener l’équipage à l’aérodrome en cas de besoin ou si la sécurité l’impose.